127 - Retour en terre catalane
18 avril 2013 - Friar’s Bay - Saint Martin
Il fallait bien que ça arrive, puisque les meilleures choses ont une fin.
En l’occurrence, pour Sylvie, notre visiteuse number ouane, ce qui a pris fin aujourd’hui, ce sont ses vacances, qu’elle n’est pas prête d’oublier.
Enfin, on dit ça en toute modestie, mais si on en croit le sourire qu’elle avait accroché en permanence sur son visage pendant son séjour, et les larmes déchirantes qu’elle a versé au moment du départ, on subodore qu’elle s’est régalée et qu’elle n’était pas particulièrement enchantée de rentrer, même si elle va retrouver son chéri “que c’est le plus gentil du monde” !
Ah, t’aurais vu ça, lecteur, ces adieux : déchirants, émouvants, attendrissants, poignants, touchants, bouleversants, et encore tout plein de mots en “ant” tristes comme “Love Story”, tu sais, qu’à la fin Ali Mc Graw meurt parce qu’elle est malade alors que Ryan O’Neal l’aime drôlement fort mais qu’il peut pas la sauver...!
Bon sang, mes aïeux, y’avait de l’humidité au moment du départ, mais c’était pas le climat tropical, oh non, c’était dans les zoeils, lecteur, et nulle part ailleurs !
On l'a quand même fait bosser encore une dernière fois histoire de lui inculquer les rudiments du parfait moussaillon !
Bon retour Sylvie, ça nous a plu d’être en ta compagnie, et tu reviens quand tu veux ! Mais la prochaine fois, avec “chéri”, hein ? Parce que le pauvre, c’est pas gentil de le laisser au froid tout seul pendant que tu bronzes sous le soleil tropical...!
Une fois seuls, nous embarquons dans la voiture de Nico, qu’il a eu la gentillesse de nous confier, et filons à Marigot pour toutes les obligations dont nous devons nous acquitter avant de reprendre la mer : laver notre linge, acheter ce qui nous manque comme pièces détachées, et surtout... trouver un appareil photo !
Les missions un et trois sont remplies, et le capitaine est assez fier d’avoir fait l’acquisition d’un appareil photo étanche (ouais, t’as bien lu lecteur, étanche !) pour un prix qui n’a rien à voir avec celui pratiqué en France, et qui ferait friser les moustaches de Salvador Dali s’il était encore en vie...!
Euh... ceci dit, ici aussi on est en France, mais... une autre France ! Une France détaxée, où tu peux payer en dollars, et où tu marchandes les prix, ce qui te permet de gagner 20 % en 5 minutes de palabres, et 50 % par rapport à la métropole !
On n’a même pas eu besoin d’aller du côté hollandais pour faire des affaires !
A ce propos, petit cours d’histoire. Les intellos apprécieront, les autres n’auront qu’à zapper !
Saint Martin (ou Sint Maarten) est la plus petite île au monde à être partagée entre deux pays. La frontière n’a pas de barrière, pas de douane, ni de taxes, et la libre circulation des hommes et des marchandises est de règle.
Elle a été partagée le 23 mars 1648, après des guerres incessantes qui ont duré des siècles ! Y’en a qui feraient bien d’en prendre de la graine...
Ce sont les modalités de partage qui sont marrantes. Les deux nations désignèrent un “champion”, et les deux coureurs partirent d’un point donné sur le littoral, chacun dans un sens. Ils se mirent à courir aussi vite et aussi loin que possible, et lorsqu’il se croisèrent à nouveau, de l’autre côté de l’île, le deuxième point de la frontière était fixé !
Ca marche depuis presque cinq siècles, en parfaite harmonie : le surnom de Saint Martin, maintenant, c’est “The Friendly Island” ! Elle le mérite bien !
Il fait à terre une chaleur à crever, et on regagne aussitôt que possible notre deuxième résidence, le Friar’s Bay Beach Café, où on a désormais nos habitudes, et où on nous sert ce qu’on préfère sans même qu’on ait besoin de le commander.
Ce troquet et son patron dégagent des ondes positives...!
On teste notre appareil photo, et le moins qu’on puisse dire, c’est que si on ne va pas supplanter Helmut Newton ou Yann Arthus-Bertrand avec, on a la satisfaction de voir qu’il fait des clichés fort honorables, et qu’il est d’une facilité d’utilisation très appréciable.
Bref, on va enfin pouvoir alimenter le blog de photos jolies ! Comme celles-là par exemple !
Bon, ok, on te concède que c’est un peu répétitif ces derniers jours, mais que veux tu lecteur, on ne bouge pas, alors forcément...
Mais accroche toi à ton siège, parce que le départ pour Antigua, c’est pour un avenir très immédiat... Enfin... dès que le pimousse aura fait réparer sa dent.
Voilà ce qui est au programme de demain : la fraise ! Mais pas celle qui se mange, hélas ! Celle du dentiste ! Qui est beaucoup moins digeste que la première !