568 - Seul au monde
17 - 22 mars - Anaho - Nuku Hiva - Iles Marquises
17 mars
Kouunji est seul au monde. On quitte le mouillage unique de Taiohae, et, au moteur, dans une mer qui remue un peu dans tous les sens mais sous un soleil magnifique, on fait 20 petits milles pour aller jeter notre ancre au Nord de Nuku Hiva, à Anaho.
Alors, autant te le dire de suite, lecteur perplexe, une fois à destination, oui, Kouunji est - presque - seul au monde.
18 mars
Hormis Fiuu qui nous aura tenu compagnie un peu après notre arrivée, le mouillage est à nous, rien qu’à nous !
Mais, comme on a du savoir vivre, on le partage, avec les raies manta, les tortues, des zancles (une espèce de chirurgien), et autres jolies bestioles qui peuplent les fonds.
L’eau est à 32°... Une tuerie !
19 mars
Nonobstant le chikungunya du Pimousse qui refait des siennes, on va à pied jusqu’à Atiheu, manger “Chez Yvonne”, le resto incontournable du Nord de l’île.
Deux heures de marche en montagne dans la forêt tropicale où tu étouffes de chaleur, crois nous lecteur, on élimine les graisses !
On a retrouvé Cécile et Joni, qui, pas cons, y sont allés en bagnole ! Les fainéants !
20 mars
Si ce n’est le débarquement quotidien des moucherons à bord sur les coups de 18 heures, qui ternit un peu le coté paradisiaque de l’endroit, cette halte est un summum dans l’art de vivre.
Paix, sérénité, quiétude, silence absolu, calme, choisis ce que tu préfères comme mot évocateur pour définir l’endroit où tu te sentirais infiniment bien...
21 mars
C’est tellement reposant qu’on prolonge d’un jour.
Ca nous permet de réparer notre voie d’eau, tout en murissant nos projets concernant l’expert, à qui on couperait volontiers les orteils pour les lui faire rôtir et manger en sauce romesco...!
22 mars
Le retour à Taiohae - dont on t’a précédemment vanté sans modération les mérites - nous effraie un peu.
Un gigantesque paquebot est là, les navettes à terre sont incessantes, il y a du bruit, des gens, des bateaux... Ca nous fait bizarre, mais on est revenus à une forme de civilisation...
On se rend compte qu’on est finalement bien mieux aux confins du monde, seuls, ou avec les électres, ces dauphins un peu particuliers, assez grands, presque noirs et qui ont un museau très court, lesquels ont longé toute la côte Ouest de Nuku Hiva avec nous.
Ca nous console, ce d’autant qu’il a fallu se plonger dans la mécanique à peine arrivés, puisque le guindeau a eu l’idée saugrenue de nous abandonner au moment où on avait besoin de lui. Mais, après une heure d’efforts acharnés du capitaine, tout est rentré dans l’ordre.
Ce séjour dans un mouillage désert et aux confins du monde civilisé nous a donné envie d’ailleurs... On ne va pas tarder à décarrer pour les Tuamotus, lecteur...!