580 - Tope là, la raie !

26 juin - 4 juillet - Tikehau - Tuamotus

26 juin

Le Pimousse resté en France, le capitaine embarque Papa Dom (le père), Jordan (le fils), Alain (le grand père), bref, la partie masculine de la famille est au complet pour un périple qui va se révéler tout simplement pro-di-gieux !

Une virée entre hommes, c'est toujours un peu épique. Celle qui s'annonce ne déroge pas à la règle, puisqu'un programme extrêmement alléchant s'annonce : une semaine de croisière aux Tuamotus !

Dis, lecteur, c'est un emploi du temps plutôt sympa, ça, non ?

Surtout si tu ajoutes le fait que nous allons retrouver les Bohémiens, qui sont montés spécialement à Tikehau pour nous tenir compagnie, ce qui est le nec plus ultra de la compagnie boat-potesque !

27 juin

Repas au port de Papeete le vendredi soir, roupillon paisible, et au petit matin du samedi, on largue les amarres. Y'a pas de risque de chavirer, vu que la pétole domine éhontément.

Mais les jumeaux Yanmar suppléent le vent, et notre progression est correcte durant les douze premières heures, sur une mer d'huile.

Comme prévu, le vent fait son apparition vers Tetiaroa, l'île de Marlon Brando, et Kouunji met la gomme : 9 nœuds avec 18 nœuds de vent, c'est un bon ratio. Hélas, ça tourne rapidement, et on passe assez vite au près, allure détestable s'il en est, tu connais notre aversion pour ce type de nav' où ça bouge dans tous les sens.

28 juin

Kouunji taille sa route dans la noirceur de la nuit polynésienne sans sourciller, et en toute fin de journée, on jette l'ancre dans un endroit dont on ne voit rien, puisqu'il fait presque nuit ! Ceux qui seraient venus pour voir le paysage en sont pour leurs frais...!

29 juin

Au réveil le lundi matin, on en prend plein les yeux !

Et toi aussi par la même occasion, lecteur chéri, puisque voici les photos de notre mouillage. Les ombrageux et les sourcilleux diront que y'a mieux, mais ceux là n'ont qu'à y aller, là où c'est mieux, et nous laisser en paix !

Plongée, farniente sur les plages de sable rose, cueillette de cocos, vidage des fonds de Kouunji qui, traînant sa voie d'eau depuis Turks & Caicos, a embarqué assez de flotte pour remplir le lac Léman ! D'ailleurs, quand on vide le flotteur bâbord, le niveau du lagon remonte de dix centimètres ! Fichtre !

La première journée est donc consacrée à la mise en harmonie de l'équipage avec son environnement. Et c'est extrêmement important. L'équipage fait de surcroît connaissance avec les Bohémiens, qui - fidèles à eux mêmes - se révèlent être les meilleurs compagnons de voyage qu'on puisse espérer.

30 juin

Ce qui va se confirmer le lendemain, puisqu'on partage tous ensemble une plongée épique, dans l'un des nombreux mini-lagon du lagon, où les poissons aux couleurs chatoyantes viennent provoquer notre objectif qui, évidemment, ne reste pas inactif, pour le plus grand plaisir de tes yeux ébahis.

Rien à dire, les Tuamotus, c'est carrément beau !

Mais cette féerie - oui oui on pèse nos mots c'est vraiment féerique - n'est rien en comparaison de ce qui nous attend le lendemain.

A toi lecteur qui est avide de découvertes tropicales et exotiques, on te passera la soirée sublime passée au Pearl Beach à déguster un repas succulent dans un décor de rêve. Comme ce blog est hautement à l'écoute de son public, on t'offre tout de même un aperçu de ce à quoi ressemble notre petit paradis.

1er juillet

Jean Pierre s'est rencardé, et tout près d'un p'tit motu ridicule, il paraît que les raies manta ont pris l'habitude de frayer, pour le plus grand bonheur des habitués des profondeurs. On embarque donc tous sur Bohemia, et nous voilà partis à la recherche non pas du temps perdu, au grand désespoir de Proust qui aime, depuis l'au-delà, faire des émules, mais à la recherche des monstres des mers dont l'envergure fait pâlir de jalousie les petits n'avions aux ailes rikiki...!

Tu te rappelles que le sémillant capitaine avait déjà plongé avec les mantas aux Marquises ? C'était à Anakee, dans un article mémorable de ce blog qui l'est tout autant. Mais alors là, lecteur, on assiste à un truc que n'importe quel plongeur au monde voudrait vivre, et que nous avons vécu en direct live, en stéréo et en CinémaScope ! Les raies manta sont au rendez vous !

C'est tout simplement fa-bu-leux ! Époustouflantes de beauté, les raies (elles sont trois) jouent littéralement avec nous, on tournoie gaiement autour des patates de corail, elles jaillissent et virevoltent avec grâce, c'est sidérant de voir ces monstres d'une tonne évoluer avec autant de légèreté, de subtilité et d'aisance.

Au fil des minutes, on devient plus hardis et on s'approche de plus en plus près. Notre patience est récompensée. Les raies se laissent approcher, on les effleure même du bout des doigts, délicatement pour ne pas les effrayer, elles sont douces et dociles, leur peau est incroyablement soyeuse, la complicité se fait d'autant plus forte que nous passons au final près de deux heures avec elles.

C'est vraiment un moment magique que nous vivons : les raies s'amusent avec nous, et peut être même qu'en ce moment elles rédigent leur blog en expliquant qu'elles ont rencontré des plongeurs super sympas !

Un plaisir pareil, lecteur, c'est rare dans une vie alors crois nous : on savoure !

Et t'avoueras que des clichés pareils c'est exceptionnel, hein ?

On savoure d'autant plus que peu après on dégote un snack à terre, qui fait une tambouille tip top pour un prix défiant toute concurrence.

Si tu ajoutes à ça une météo d'exception à faire baver tous les juilletistes et les aoûtiens réunis, une soirée à bord de Bohemia où se dessinent des projets ambitieux (le capitaine et Jipé vont-ils faire un bouquin ensemble ?), on peut te garantir que cette balade à Tikehau est de celles qui resteront gravées dans nos mémoires un sacré bon bout de temps !

2 juillet

On s'est efforcés, aujourd'hui, de continuer à savourer le spectacle d'hier. Après ce ballet féerique sous l'eau avec les mantas, on est encore sur un petit nuage, et il va de soi qu'on ne veut pas en descendre...!

Aussi décide-t-on de continuer l'exploration du lagon, qui nous réserve sans doute encore de belles surprises. Tel est bien le cas en effet, même si ce n'est pas aussi exceptionnel que la veille.

Paysages somptueux, plages de rêve, fonds marins étonnants et beaux même lorsqu'ils sont peu peuplés, bref, la mer et le lagon se révèlent dans leur infinie beauté et leur quiétude absolue...

Plus apaisant que ça, c'est la mort et rien d'autre !

Soirée au poil avec les Bohémiens qui nous ont mitonné un curry d'agneau à tomber par terre, mais y'a pas de risque à en manger, puisqu'on est sur les flots et que par conséquent, si on tombe par terre, on ne se fait pas mal !

3 juillet

Nouvelle journée enchanteresse dans le lagon de Tikehau. Comment pourrait il en être autrement lorsque tu sais que :

- on a fini de nettoyer Kouunji qui est propre comme un sou neuf (enfin, en ce qui concerne les œuvres vives)
- on a changé les anodes des deux moteurs avec une facilité déconcertante, ce qui prouve que parfois quand tu bricoles ça se goupille bien, même si c'est pas tous les jours
- on a plongé dans le lagon avec les requins qui sont nos amis et qui, mieux encore, ont peur de nous quand on s'approche trop près
- on a continué de découvrir des paysages absolument somptueux ?

Bref tu t'en doutes, lecteur futé, ce séjour à Tikehau a tout du périple paradisiaque, et la soirée de clôture au seul resto de l'atoll avec un duo de choc composé de Papa Dom à l'harmonica et du capitaine à la gratte finit de réjouir nos zygomatiques qui n'auront pas cessé de travailler dans le bon sens pendant ces huit jours.

On comprend mieux pourquoi les compagnies de charter facturent un trip de ce genre à 10.000 € la semaine...!

Les invités à bord de Kouunji ont fait de sacrées économies, hein ?!

Ne rêve pas lecteur, si tu veux en être, il faut montrer patte blanche, parce que le premier venu n'est certainement pas le bienvenu à bord. C'est qu'on a nos exigences, tout de même...!

Et parmi celles-ci figurent de nouveaux séjours aux Tuamotus, parce qu'il faut bien avouer qu'entre Fakarava et Tikehau, pour le moment, les Tuams', c'est la perfection absolue !

4 juillet

T'as noté que, quelques mots plus haut, on a écrit que les Tuams', POUR LE MOMENT, c'est la perfection absolue ?

Ladite perfection a fait long feu, puisque la météo (qui pour une fois était prévue) s'est chargé de nous rappeler, au cas où on l'aurait oublié, que c'est elle qui détermine tout.

Le mara'amu, plus communément appelé maramu, un fort vent de Sud qui déménage dans le Pacifique, a décidé de jouer un concerto à la sauce allegro presto, et la journée se passe sous un ciel gris, avec des grains incessants et des rafales à 35 nœuds ! Beurk !

Le capitaine a ramené ses hôtes à proximité immédiate de l'aéroport.

Une première pour tout un chacun, puisqu'il n'est pas fréquent dans la vie de quitter un bateau habitable sur lequel on vient de vivre une semaine de rêve, embarquer dans un dinghy, afin de se faire déposer sur une plage de sable blanc pour prendre l'avion dans la foulée...

Cette petite balade en annexe a permis de constater qu'on a choisi l'endroit du lagon le plus protégé pour mouiller. On n'est pas mauvais, tout de même ?!

Le reste de la journée s'est passé sur Bohemia, à jouer aux cartes et philosopher.

Cherche pas, quand il fait pas beau, tuer le temps avec des gens que tu aimes, c'est ce qu'il y a de mieux à faire ! Et tu sais qu'on les aime à la folie, les Bohémiens !

5 & 6 juillet

D'une pierre deux coups, ou deux journées en une, puisque l'emploi du temps est rigoureusement identique, à cause du mauvais temps.

Bref, on oscille entre Kouunji et Bohemia, on mange tantôt à bord d'un bateau, tantôt à bord de l'autre, bref, on ne s'ennuie pas en dépit du temps maussade qui plombe le ciel Polynésien.

En effet, le capitaine et Jipé ont débuté la rédaction de leur bouquin, il y a du pain sur la planche, mais c'est pour la bonne cause. Ce blog compte 25.000 lecteurs (eh oui...) et les deux scribouillards espèrent bien quintupler la mise avec le book à venir !

Ambition, quand tu nous tiens...

Avoue que quand il fait moche, se mettre à écrire un livre, c'est une excellente façon de passer le temps, non ?!