573 - Le royaume des requins
11 - 14 avril - Fakarava Sud - Tuamotus
11 avril
Le pimousse finit par s’habituer aux requins et à ne plus avoir peur... enfin... presque !
Il est vrai que s’immerger dans une eau infestée de squales n’est pas le truc qu’on fait le plus spontanément.
Pourtant, si tu observes attentivement les photos qui suivent, tu verras le Pimousse en compagnie de trois “pointes noires”, ce qui te prouve que le Pimousse a sacrément bien travaillé sur ses appréhensions.
Trois requins ? Même pas peur !
Le capitaine, lui, est totalement inconscient et s’approche de façon déraisonnable des gris et des autres spécimens pour les prendre en photo... mais la réaction est toujours la même : les squales font les timides et s’écartent.
Attention à l’excès de confiance, capitaine !
Il n’y a pas que des requins à observer ici. Il y a des nasons, des balistes, des perroquets, et toutes sortes de bestioles à nageoires qui émerveillent par leur beauté.
Un perroquet
Un nason
Un baliste titan
Au risque de se répéter, on a vraiment le sentiment d’être au paradis.
Pourvu qu’on ne soit pas morts...!
12 avril
C’est dimanche, et c’est le jour des grandes décisions.
D’abord, on a décidé de filer le train à Nusa Dua, et de participer à la Tahiti Pearl Regatta...!
Pierre embarquera le capitaine comme équipier de choc, et le Pimousse comme équipier de charme. Ca promet !
En attendant cette heureuse perspective, il faut sérieusement s’occuper de Kouunji. La voie d’eau qu’on se traîne depuis les Bahamas, et qui n’a nullement été éradiquée malgré l’intervention et les gros travaux faits à Turks & Caicos devient problématique.
L'étrave bâbord est systématiquement enfoncée de dix centimètres de trop. Il faut savoir pourquoi. On a bien une idée, mais il faut vérifier.
Alors le capitaine découpe les fonds du bateau, en prenant soin de ne pas toucher à la structure, et voilà ce qu’on découvre : notre crash box est pleine à ras bord !
On traîne 150 litres de flotte (environ) depuis... des lustres ! On l’savait !
Pourquoi diable l’expert n’a-t-il pas eu la présence d’esprit de vérifier ça ? On va l’étriper avec un couteau rouillé !
On vide et, comme par enchantement, Kouunji se retrouve enfin dans ses lignes. Alleluia !
Bref, on sait ce qu’il faut faire, et donc... on va le faire. Le plus tôt sera le mieux.
Fin de journée enchanteresse avec nos boat-potes de Nusa Dua et Requin’Roll. Cette halte à Fakarava sera de celle qui restera longtemps gravée dans nos mémoires...
13 avril
La météo (comme depuis 10 jours) est au top : pas un souffle de vent, et soleil éclatant. Eau turquoise, sable rose, requins paisibles, bref, tout roule !
Un petit grain qui passe pas loin nous permet de t’offrir ces clichés somptueux, qui te permettent de constater que les lumières en Polynésie sont réglées par un chef éclairagiste qui s’y connait !
Pizza au feu de bois offerte par Nusa Dua pour clore la journée. Maintenant on en est sûrs, on est vraiment au paradis !
14 avril
Le capitaine replonge en bouteille et s’éclate toujours autant. Il faut dire que les conditions sont parfaites : temps magnifique, fonds superbes, l’équipier n’est autre que Nico, et on peut difficilement faire plus sympa, et tout ça est... gratuit !
On a déplacé Kouunji, qui est désormais amarré à un corps mort, dans la passe, où - fort étonnamment - il n’y a pas le moindre clapot. Bref, on est dans les starting-blocks, et dès que la fenêtre météo est là, on file à Tahiti.
C’est Pierre, l’inénarrable skipper de Nusa Dua, qui joue les routeurs. Huit ans qu’il traîne en Polynésie, on peut lui faire confiance, non ?
Lors de la plongée de l’après midi, le Pimousse retrouve ses peurs squalesques... Allez Pimousse, tranquille : les requins sont nos amis !
Heureusement qu’on s’est empiffrés d’un couscous au quinoa le soir pour reprendre des forces, parce que demain on remet ça !
15 avril
Dernier jour à Fakarava.
Il y a une particularité dans la passe Sud, dont tous les plongeurs amoureux de la Polynésie rêvent, et connue sous le nom de “mur de requins”.
Comme son nom l’indique, le “mur de requins” est ainsi dénommé parce que les squales de toutes sortes, sur la droite de la passe, s’agglutinent entre 10 et 20 mètres de fond, et restent ainsi tranquillement face au courant qui arrive du large, ce qui leur permet de faire comme s’ils se déplaçaient, mais sans le moindre effort.
Car tu sais, lecteur averti, qu’un requin qui veut rester vivant doit nager sans interruption. Sinon, il est bon pour une cérémonie funèbre. Comme c’est fastidieux, les squales ont trouvé cette astuce : ils nagent, mais sans bouger !
Et les plongeurs qui ont du bol vont tremper leurs palmes quand c’est la grand messe du courant rentrant.
La technique est simple : tu trouves quelqu’un de gentil qui t’emmène en dinghy un peu au large. En l’occurrence, le Pimousse.
Tu te mets à l’eau avec tout l’attirail qui va bien prêté par quelqu’un de gentil aussi. En l’occurrence, Nico, de Requin’Roll, qui n’a jamais aussi bien porté son nom.
Enfin, tu te laisses dériver sans le moindre effort avec le courant qui te ramène vers la terre, et tu croises ainsi les 200 requins qui ont la gentillesse de ne pas faire de tes membres musclés le plat de résistance de leur prochain repas.
Crois nous lecteur, un truc pareil, c’est inoubliable. Des requins partout : devant, derrière, au-dessus, au-dessous, c’est féérique, car même si ça fout la trouille, ces animaux là sont beaux, et fascinants.
Les plus curieux s’approchent, à moins d’un mètre, et tu prends garde de ne pas faire le moindre mouvement qui pourrait leur laisser croire que tu envisages de leur servir de casse-croûte !
Mais p...tain que c’est beau ! Un souvenir exceptionnel à rajouter dans notre escarcelle !
Pour notre dernier jour à Fakarava, on ne pouvait pas espérer mieux.
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