574 - Retour à la civilisation
16 - 23 avril - Papeete - Tahiti - Iles de la Société
Quand on est transi de froid pendant un hiver rigoureux en métropole, la seule évocation de Tahiti fait rêver.
Quand on traîne ses étraves à travers les plus beaux endroits du monde (dont tu as eu un p’tit aperçu dans les articles précédents), Tahiti n’a plus du tout la même capacité à éveiller les fantasmes tropicaux qui sommeillent en chacun de nous.
Fakarava, sauvage, déserte et isolée, laisse place à Papeete, la plus grande ville de Polynésie française, avec son urbanisation galopante et désordonnée, ses bouchons, et une concentration de bateaux qui fait frémir les quasi agoraphobes que nous sommes.
C’est - pour en arriver là - une navigation lente puisque le vent a joué les timides, et de nouveau le mal de mer. Scrogneutedjeu...! Qu’est ce qui nous arrive ?
On s’est longtemps posé la question de savoir si on allait mouiller à Marina Taina ou à Arue, et nous optons finalement pour la première destination, en passant au Sud de Tahiti.
Nusa Dua fait exactement l’inverse. Et, comme à l’arrivée Marina Taina ne nous emballe pas, on fait tout le tour de Tahiti pour rejoindre nos boat potes à Arue. C’est l’occasion de retrouver nos autres chéris, les Bohémiens, qu’on n’avait pas vus depuis 9 mois.
Ah lecteur, c’est bon, de revoir des gens qu’on aime.
Nusa Dua s’est mis à l’ancre pour nous laisser un des très rares corps mort disponibles. Gentil, non ?
Hélas, le surlendemain, alors que nous revenons tranquillement d’un super week-end en famille chez Papa Dom, qui est devenu le père number ouane du capitaine depuis de récents événements douloureux, c’est la catastrophe !
Nusa Dua a dérapé et entraîné dans sa dérive un autre bateau, pour aller s’encastrer dans un deck voisin...! Ce sont les conséquences des rafales qui ont soufflé jusqu’à 40 noeuds !
On se sent coupables, bien sûr, car Kouunji, sur son corps mort, n’a pas bougé d’un iota.
A ceux qui pensent que le Seigneur Tout Puissant en a ainsi décidé dans son infinie sagesse, on rétorquera que la générosité de nos boat-potes est tout de même fort mal récompensée.
Si Dieu avait un peu plus le sens de l’équité, il n’aurait pas accepté qu’ils aient ces déboires simplement parce qu’ils ont été gentils avec nous !
Le boss de la marina d’Arue est, tout comme Dieu, très antipathique, et nous prie de dégager sans motif aucun. Comme l’endroit n’a rien de transcendant, on ne se le fait pas dire deux fois, et on file à Marina Taina, qui, lors de ce deuxième passage, révèle son charme.
On se colle sur une bouée, et maintenant on est peinards pour faire notre plein de boustifaille. Carrefour est à deux pas, les soirées s’enchaînent avec Nusa Dua et les Bohémiens, on rencontre Didier et Marylin, qui sont des terriens pure souche, d’une gentillesse in-cre-di-ble, comme dirait un foutu anglais qui ne parle pas notre langue, bref, c’est cool.
Si l’on exclut bien sûr la chaleur assommante, le paysage très moyen, les contraintes liées à l’avitaillement, et celles liées à la proximité immédiate de la ville.
Toi qui aime les devinettes, lecteur, en voici une qui va te plaire et qu’on te conseille de méditer un peu : pourquoi est-ce maintenant que nous sommes revenus (temporairement) à ce qu’on appelle la “civilisation”, que nous sommes contraints de cadenasser notre annexe quand on la laisse à quai, et de fermer le bateau à double tour quand on quitte le bord ?
Avoue que le paradoxe fait frémir...
Cet article t’offre néanmoins une chose absolument unique, et que tu ne verras nulle part ailleurs. Quand on te dit que ce blog est fantastique, on ne dit que la stricte vérité !
Voici en exclusivité pour tes yeux curieux les photos du seul Mc Do au monde à disposer d’une plage !!!
Eh oui, juste là sous les arbres, le populaire resto américain.
Et pour te prouver qu’on ne te raconte pas de sornettes, la panneau qui trône à l’entrée.
Ca t’en bouche un coin, un truc pareil, hein ?!